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Des histoires du sport

18 mars 2014 - Bibliothèque Sciences-Staps Campus 2 Caen 

 

Le contexte sportif suscite une argumentation critique plurielle (critique de sincérité, l’exactitude des faits, interprétation), dans un rapport similaire à la problématique historiographique, à l’objectivité journalistique ou au vrai/vraisemblable en littérature. Il est vrai que l’écriture du sport forge avec un certain style le cours d’un événement. Elle s’affirme réaliste, usant tout autant de figures de rhétorique (dont s’approprient écrivains, journalistes et commentateurs) que de formes spectaculaires, de gestes artistiques aux réalisations médiatiques. Naturellement, ces procédés se révèlent selon les cas, avec davantage de finesse ou de réussite lorsqu’ils sont au service du réel, beaucoup moins lorsqu’ils sont conventionnels ou ostentatoires. Ainsi les formules automatiques de commentaires sportifs comme des tournures journalistiques qui atteignent rarement les qualités d’un exercice idéal : il faut « être objectif, factuel, complet, intéressant, narratif et courageux » dirait Howard Becker. Toutefois, ces différents niveaux d’écritures se rejoignent par l’objectif de leur discours. Ils visent à informer, témoigner, commenter, dépeindre, objectiver : en somme révéler l’événement sportif, sa spécificité et ce qu’il génère chez le sportif, mais aussi chez le celui qui le regarde, faisant ainsi de la compétition qui se déroule sous nos yeux un spectacle à part entière. Les uns écrivent la légende historique, les autres s’inscrivent uniquement dans une actualité composant l’ordinaire du flux médiatique. Reste que chacune de ces représentations se constitue un discours  qui implique un « un jeu d’écriture, de lecture et d’échange, qui n’est guère que le miroitement d’une vérité en train de naître à nos propres yeux ». Les formes d’écriture s’efforcent de combler un vide incommensurable. Si le spectacle sportif est proche du « théâtre de la cruauté » dépeint par Antonin Artaud, c’est parce qu’il offre une irréfutable empreinte, une imprégnation, un contact, une trace conservée d’un visage qui a existé : il s’inscrit dans une histoire et construit une mémoire.

 

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