top of page

Entretien avec Ali Farhat : "L'idée du livre est que chaque histoire suscite une réaction c

Deux ans après sa participation à notre livre Décalages, périple à travers le foot (Éditions Salto et Myths) nous retrouvons Ali Farhat avec plaisir pour son nouveau livre le footballeur allergique à la neige (Éditions Solar).


Ali, peux-tu nous présenter ton parcours ?


(Si je dois remonter très loin) J'ai fait un bac L, avec Allemand LV1, Anglais LV2, Latin en spécialité et Grec ancien en option. Ensuite, j'ai fait des études d'Allemand (Paris III) et d'Histoire (Paris VII). Après ma licence, je suis parti travailler pendant deux ans en Allemagne, comme Fremdsprachenassistent (Assistant de langue étrangère) dans des lycées situés dans la Ruhr. Je ne donnais pas de cours de français à proprement parler, mais j'apportais aux élèves des choses sur la culture française et francophone.

Après deux ans, je suis rentré en France, pour finir mon Master 1 Allemand/Histoire. Après un an de Master 2 recherche, je me suis réorienté vers un Master 2 Professionnel, « Journalisme franco-allemand ». J'ai terminé mes études en septembre 2010, j'ai commencé à travailler pour « So Foot » fin novembre 2010. En février 2014, j'ai commencé à travailler pour la DW (Deutsche Welle), le média international allemand. Je travaille pour la rédaction francophone, où l'on produit du contenu radio et online, essentiellement dirigé vers l'Afrique Francophone. En parallèle, je collabore toujours de temps à autre avec « So Foot », mais aussi avec « 11Freunde » (l'équivalent allemand), ainsi que « Zwölf » (l'équivalent suisse) ou encore « ballesterer » (l'équivalent autrichien) et d'autres parfois, comme Le Journal de Mickey (même si là, ça fait très longtemps).


Comment est venue l’idée de faire « le footballeur allergique à la neige » ?


Il y a cinq ans, la 1.Bundesliga fêtait les 50 ans de sa création (telle qu'on la connaît aujourd'hui, c'est-à dire sous forme de championnat). A cette occasion, il y avait eu plein d'articles en Allemagne sur les moments mémorables qu'avait connu la ligue au cours du dernier demi-siècle. Il y avait des choses connues, d'autres un peu moins. Ce qui m'a donné l'idée de raconter « 50 histoires de Bundesliga » sur www.sofoot.com , en incluant d'autres histoires qui n'avaient pas été forcément racontées (ou alors oubliées) dans l'espace francophone. Cette série ayant été bien accueillie, j'ai continué à faire des recherches. Et là, je me suis « perdu » : j'ai commencé à chercher des tas d'histoires, aux quatre coins du globe, dans toutes les langues possibles et imaginables. Des histoires que j'estimais être méconnues ou encore oubliées...


Comment as-tu travaillé pour réunir ces 366 histoires ?


J'ai lu beaucoup (trop) de choses sur internet, mais je ne pouvais pas tout prendre pour argent comptant : il m'a fallu faire des vérifications, recouper les histoires, apporter des précisions. Pour cela, je me suis rendu en bibliothèque. J'ai la chance d'avoir non loin de chez moi la Bibliothèque de l'université de Sport de Cologne, qui est la plus grande bibliothèque de sport en Europe. C'est une véritable mine d'or, il y a beaucoup de publications en tout genre, que ce soit des livres, des DVD, des journaux, des magazines, et ce dans plusieurs langues. Par ailleurs, j'ai aussi passé beaucoup de temps à la Bibliothèque Nationale de France, où j'ai pu consulter plusieurs titres de journaux, notamment. Il y a beaucoup de choses dans les archives, c'est passionnant. Sinon, c'était important de recouper les sources, parce qu'il y a beaucoup de légendes urbaines, beaucoup d'histoires farfelues, mais qui se sont avérées être fausses à la fin. C'est dommage, parce qu'elles valaient vraiment le détour. Même si dans le livre, il y a pas mal d'histoires assez invraisemblables, mais qui ont vraiment eu lieu.


Peut-on repérer des grands thèmes ?


Il y a différents types d'histoires : il y a des anecdotes sur un joueur ou une équipe, des faits divers liés au football, qui concernent soit directement les acteurs ou les actrices, soit les supporters, ou encore les gens qui gravitent autour d'un club. Il y a aussi des statistiques un peu étranges (comme l'AIK Solna qui a remporté le championnat de Suède en 1998 en marquant moins d'un but par match, et moins que toutes les autres équipes de l'élite). Ou encore des situations un peu cocasses. En fait, l'idée du livre est que chaque histoire suscite une réaction chez le lecteur, allant de « oh, tiens, ça je ne savais pas » au sourire à la lecture d'une anecdote. Ce n'est pas un livre qui se lit dans l'ordre, il peut s'ouvrir à n'importe quelle page. L'autre idée, c'est que ces petites histoires circulent, qu'elles soient racontées. Parce qu'il y en a vraiment qui en valent le détour.


Peux-tu nous révéler ton anecdote préférée ?


Si l'on parle de chiffres, j'aime beaucoup l'épopée de l'Alania Vladikavkaz en Coupe de Russie, en 2011. Les mecs ont inscrit leur premier but (dans le jeu) dans la compétition en finale ! Avant ça, ils sont soit passés aux tirs au but, soit parce que l'équipe adverse avait déclaré forfait. J'aime bien aussi l'anecdote sur Torsten Legat, qui avait déclaré avoir été mauvais avec l'Eintracht Francfort parce qu'il a été perturbé par le décès de son père. Sauf que le club fait livrer des fleurs chez lui, et c'est le père de Legat qui les réceptionne. Mais ma préférée est sûrement celle sur Jürgen Kapellmann, ancien joueur du Bayern Munich qui avait un nounours qu'il emportait partout avec lui, dans le bus, dans les vestiaires, et avec qui il s'entretenait en français. L'histoire est vraiment fabuleuse, la chute est exceptionnelle.


As-tu prévu un tome 2 ?


C'est un projet auquel je pense, oui. Mais je ne veux pas me précipiter. Je veux trouver des choses qui n'ont pas trop été diffusées, les vérifier, et les raconter. Dans ce livre, il y a quelques histoires connues, c'est vrai. Comme celle de Lionel Letizi qui se fait mal au dos en ramassant une pièce de Scrabble, par exemple. Si j'écris un tome 2, j'aimerais faire en sorte que les histoires publiées soient méconnues, voire oubliées. Ce qui ne sera pas une chose aisée. Néanmoins, c'est beaucoup de plaisir que d'effectuer des recherches un peu farfelues.


Farhat Ali. Le footballeur allergique à la neige. Solar, 2018.

Posts Récents
Archives
Rechercher par Tags
bottom of page