top of page

Les voyages footballistiques de deux groundhoppers

Parus en 2024, les deux livres auto-édités de Killian Bertrand (Le chant des stades) et Léo Rouet (Stade, billet pour la vie) racontent en textes et en images leur passion sensible pour une forme de nomadisme footballistique appelé groundhopping.





Ce n’est pas rien une première fois dans un grand stade. Pour beaucoup d’entre nous, le moment brille encore bien des années plus tard, loin au-dessus des autres souvenirs. Léo Rouet et Killian Bertrand ont chacun eu la bonne idée de débuter leur livre respectif par cet acte de naissance, le récit détaillé d’une sidération fondatrice. Deux enfances soudain saisies par le gigantisme d’un escalier, par l’éclat des projecteurs sur la pelouse, par les clameurs d’une foule partisane. Pour le premier, c’était au Stade de France à l’occasion d’une finale de coupe : « Cette sensation indescriptible qui me traverse, de la première marche jusqu’à la dernière. Déjà envie de la revivre à ce moment-là ». Pour le second, le choc eut lieu dans les travées du Stade Vélodrome, avec dix minutes de retard sur le coup d’envoi – « un drame majeur » – dix minutes irremplaçables après lesquelles Killian court encore, malgré la beauté des quatre-vingt restantes.

 

Sont-ils devenus supporters ? Un peu, mais pas tout à fait. Groundhoppers plutôt. La version nomade du supportérisme. Un statut plus libre, plus sensible, plus enviable. A chaque fois, un nouveau décor, une nouvelle expérience, sportive et humaine. Attentifs à toutes les manières d’aimer et de célébrer le football. Une démarche empathique, presque anthropologique. « Le grounhopping consiste à parcourir son pays, puis le monde, à la découverte des stades. L’objectif est de découvrir comment les locaux vivent le football au quotidien et se rendent au stade. C’est un voyage sociologique de tous les instants », explique Killian Bertrand. Léo Rouet emploie lui aussi très vite ce terme : « Le groundhopping, c’est le fait de se déplacer à travers les stades du globe, non pas forcément pour supporter une équipe, mais pour découvrir l’ambiance d’un club, d’un stade et de toute une ville. Un groundhopper est souvent celui qui mêle voyage et football ».

 

Alors nos deux écrivains-groundhoppers observent le monde autour par le prisme du jeu-football. Ils baladent leur curiosité partout où la chaleur d’un stade semble prête à les accueillir. Toujours un jour de match, toujours une ferveur et une communion pour Killian, qui aime comprendre et faire comprendre où il se trouve. Léo lui apprécie également le vide des petits stades sauvages ou municipaux croisés au hasard des routes. Ils lui rappellent peut-être sa source à lui, une mélancolie, le stade Bernard Bioteau de Trélazé où il toucha ses premiers ballons de licencié. Le reste, ce sont des mots enthousiastes, des photographies explicites, des sentiments doux et forts destinés à partager les instants magiques. Deux ouvrages qui ne sont rien d’autre que des récits de voyages. France, Canaries, Canada, Italie, Pays-Bas ou Angleterre furent quelques-unes de leurs destinations passées. Beaucoup d’autres sont à venir, car on n’arrête pas les désirs d’ailleurs, on n’arrête pas un groundhopper, ce « collectionneur de stades », selon Killian Bertrand.

 

- Le chant des stades, Killian Bertrand, 2024 : commande en ligne ici.

- Stade, billet pour la vie, Léo Rouet, 2024 : commande en ligne ici.


Par Valentin Deudon



Comments


Posts Récents
Archives
Rechercher par Tags
bottom of page