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L’Amérique et le sport, par Olivier Rival

L’Amérique et le sport, par Olivier Rival



Le sport et l’Amérique, c’est une vieille histoire d’amour. De passion même tant les américains ont investi le monde du sport à tous les niveaux, que l’on parle de la pratique sportive, de business, de spectacle, de politique, d’art, de culture ou d’exigence de victoires. Que ce soit en athlétisme, en boxe, au golf, en natation, en ski alpin ou en cyclisme, l’Amérique s’invite partout, ou presque, sur les podiums, faisant au fil du temps des Jeux Olympiques son jardin, même si elle se le disputa longtemps avec l’URSS/Russie.


Cependant, quand on associe le sport et les Etats-Unis, et un peu le Canada, on pense également aux quatre sports US, et à ses grandes ligues professionnelles : Football Américain/NFL, Baseball/MLB, Baskeball/NBA, Hockey sur Glace/NHL. Aux antipodes de la conception européenne du sport, avec ses clubs associatifs et ses championnats faits de montées et de descentes, l’Amérique incarne une autre idée de la pratique sportive, où l’envie de gagner se conjugue au business, au spectacle mais également à une certaine idée de la convivialité. Le baseball et le football américain de la NCAA incarnent particulièrement cette idée.


C’est ce monde là que nous propose de découvrir Olivier Rival dans son livre « l’Amérique et le sport », sorti récemment aux éditions Evidence. Préfacé par deux stars françaises du football américain, anciens de la NFL, Richard Tardits et Philippe Gardent, ce livre nous amène dans un pêle mêle d’histoires incroyables, d’anecdotes insolites, de portraits magnifiques, sans oublier une description et un décryptage des sports US pour mieux comprendre ce rapport qu’entretiennent les américains avec ces derniers.


Le football américain, tant celui de la NFL que celui de la NCAA, a la part belle dans ce livre, suivi du baseball. Le hockey sur glace et, dans une moindre mesure, la NBA ne sont pas oubliés, ni même la pratique peu connue du Lacrosse, avec un beau chapitre consacré à ce sport aux origines amérindiennes et en pleine expansion aux Etats-Unis. De manière pas si insolite, un chapitre est consacré au rugby, sport très mineur aux Etats-Unis mais y possédant pourtant une riche histoire, avec deux médailles d’or olympiques dans les années 30.


Si les fans anciens, purs et durs, y retrouveront surtout l’occasion de se souvenir de quelques belles pages historiques de leur sport US préféré, en particulier pour le football américain et le baseball, c’est l’ouvrage parfait pour les néophytes des sports US ou les nouveaux fans souhaitant en apprendre plus. Un véritable marche-pied pour la découverte de ces sports typiquement américains.




Et pour en savoir plus, nous sommes allés à la rencontre d’Olivier Rival, avec une interview immersive dans le sport américain.


Bonjour Olivier, peux-tu te présenter et présenter ton parcours à nos lecteurs ?


Bonjour, je m’appelle Olivier Rival, j’ai 47 ans et je vis au Pays Basque. Premier livre mais pas premiers écrits dans le domaine du sport car j’ai participé à pas mal de publications papier ou sur le web concernant les sports US, depuis une bonne dizaine d’années.


J’ai été des aventures Elite foot mag et Elite foot blog, 4th and Goal, Sideline, Footballamericain.com. J’ai fait aussi un peu de radio sur le web pour commenter la NFL et le championnat de France de Foot US. J’ai eu la chance de faire un plateau à France Télévisions quand ils avaient obtenu la diffusion du Superbowl. Sans compter quelques petites bricoles à droite à gauche. Le blog Elitefoot, dont je gérais la plus grosse partie du contenu, a été, pendant 3-4 ans, un des sites d’information les plus suivis pour l’actualité du football américain en français. On tournait à plus de 10 000 connections/jour.


Pourquoi cette passion pour les sports US ?


Ca fait plus de 32 ans que je suis passionné par les sports américains. J’ai commencé par jouer au baseball au lycée dans l’Isère. J’ai découvert le foot US lors d’un voyage aux Etats-Unis en 1988 et j’ai été ensuite un ami de la grande famille des Centaures de Grenoble, avec qui j’ai vécu pas mal d’aventures ! Pour ce qui est du hockey, dauphinois d’origine, j’ai grandi en partie à la patinoire Clémenceau. Pourquoi cette passion ? C’est difficile à dire. Il y a l’organisation unique des ligues, leurs traditions particulières, les aspects stratégiques et tactiques de chacun de ces sports, les ambiances. Bref ,c’est comme un second monde du sport à découvrir pour quelqu’un qui est né et a grandi en Europe.


Il s’agit de ton premier livre, qu’est-ce qui t’a donné envie de l’écrire ?


En fait, ce livre est avant tout la compilation d’articles publiés sur Elitefootblog pendant plusieurs années. En dehors de l’actualité, j’avais souvent envie de faire découvrir des aspects plus historiques de ces sports, prendre du recul, essayer de faire découvrir des aspects originaux dans ces sports. Je suis aussi un passionné d’histoire et de culture. Ces articles étaient pour moi un très bon moyen de réunir mes passions !


Tu enchaînes les chapitres dans un pêle mêle d’histoires entre les portraits de joueurs, des équipes, des états des lieux plus factuels, des anecdotes incroyables et des conseils. Quels objectifs as-tu défini pour ton ouvrage ?


Comme je te le disais, au départ, je n’ai pas écrit toutes ces histoires en pensant à un livre. C’est seulement plus tard que je les ai compilés par thèmes, chapitres. Mais l’objectif reste le même, faire découvrir, donner envie aux curieux d’aller plus loin, d’aller voir des matchs en France comme en Amérique, dans les stade ou à la télé, ou, pourquoi pas, d’aller les pratiquer dans nos nombreux clubs.


Vises-tu un public en particulier ?


Le blog était avant tout lu par les amateurs de football américain français. Joueurs, coachs, fans… C’est à eux que je pensais en l’écrivant. Mais j’ai toujours fait en sorte que les articles restent accessibles au plus grand nombre. Quand on commence le foot US, le baseball ou le hockey en France, on est curieux mais on n’a pas la culture de ces sports. Et en acquérir un peu, c’est aussi une manière de mieux les pratiquer, de mieux les comprendre.


De France, les gens ont souvent l’impression que la NBA est devenue le sport numéro 1 aux Etats-Unis. Peux-tu nous situer où en sont les sports US, en termes de popularité, outre-Atlantique ?


En fait depuis 1988 que je suis les sports américains, la NBA n’a pratiquement pas arrêté de perdre des fans aux Etats-Unis. La grande époque de la Dream Team est bien loin, même si la NBA reste une ligue très populaire. C’est par contre, évidemment, celle qui est la plus suivie dans le reste du Monde. Son développement en Europe et en Asie en font un exemple pour les autres ligues.


Mais si l’on reste dans le pur cadre américain, la NFL écrase tout en termes de popularité. C’est un monstre inatteignable pour les autres. Populaires depuis très longtemps les championnats universitaires n’arrêtent pas de gagner des fans, et aujourd’hui, le championnat NCAA de foot US peut être considéré comme le second « sport » aux Etats-Unis. De nombreux fans de basketball suivent plus le championnat NCAA que la NBA d’ailleurs.


Le baseball reste très populaire et profite des longues journées et soirées d’été, dont il a quasi l’exclusivité, pour imprimer son rythme plus détendu, loin de la frénésie des autres ligues. Il profite aussi de sa grande popularité dans les communautés hispaniques. Le football « européen » avec la MLS, progresse doucement, avec deux marchés piliers : Les filles et les latinos. Enfin, la NHL reste un sport de niche, populaire dans certaines régions et villes, tout en étant bien sûr indétrônable au Canada.


D’après toi, qu’est-ce qui fait que l’Amérique est si attachée au sport ?


Quasi tous les américains ont pratiqué un sport collectif, au lycée, à la fac, à l’école… Les équipes de High school sont le ciment de toute la communauté dans l’Amérique rurale, des lieux de rencontre, de vie. Ensuite, les adultes suivent les équipes de leurs enfants, ou celles de leur université. L’année est toute entière rythmée par les ligues qui se complètent plus qu’elles ne se concurrencent. Il y a du sport toute l’année, partout, où que vous viviez aux Etats-Unis. Dans un pays aussi immense, où l’on peut être loin d’autres activités, culturelles, de loisir, le sport est toujours présent, quotidiennement.

Tu donnes quelques conseils de lecture à la fin, particulièrement autour du baseball et du football américain. La littérature sportive aux Etats-Unis, comme en Angleterre, est très développée et très ancienne. Comment expliquer ces liens, beaucoup plus ténus en France, entre sport, art et culture ?


Le sport en tant que spectacle, divertissement n’a vraiment pris son envol en France qu’après la seconde guerre mondiale et encore. Avant les années 70, il concernait finalement assez peu de monde, en dehors d’événements comme les Jeux olympiques ou le Tour de France. Le monde artistique et culturel, concentré à Paris, ne s’intéressait pas au sport et le regardait souvent avec mépris. D’ailleurs le sport pro est sans doute le seul domaine en France où Paris est sous représenté par rapport à sa population !


Seuls L’Équipe et certains journaux spécialisés, comme le Midi Olympique, avaient une tradition de vrai journalisme sportif, avec un vrai souci d’écriture, de contenu. En Angleterre ou aux Etats-Unis, à l’inverse, l’élite qu’elle soit politique, culturelle ou économique, a toujours été très impliquée dans le sport. La pratique universitaire a beaucoup compté. Et elle n’a jamais, bien au contraire, été condescendante vis-à-vis du sport. Dès le 19ème siècle, les arts et le sport ont toujours été associés dans ces pays, et c’est vrai que cette tradition n’est pas la moins intéressante quand on commence à se pencher sur les sports américains.

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