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Rencontre avec Aurélie Bresson, fondatrice et directrice de Les Sportives.

Chez Ecrire le sport, nous portons un grand intérêt aux magazines, c'est pourquoi nous étions frustrés par le peu d'offre spécialisée dans le sport féminin. Aurélie Bresson avait fait ce constat bien avant nous, et pour combler ce manque, a créé Les Sportives. Aujourd'hui le magazine vient de fêter son 4e anniversaire et la sortie de 14 numéros ! Et cette équipe dynamique ne compte pas en rester là en développant de nouveaux projets tout en travaillant sur le 15e numéro.



Aurélie, Joyeux anniversaire ! Le magazine Les Sportives vient de fêter ses 4 ans ! Peux-tu nous dire pourquoi tu souhaitais créer un média sur le sport féminin et pourquoi un magazine papier ?


Merci pour Les Sportives ! Oui déjà 4 ans. A l’époque j’ai effectivement souhaité miser sur un média papier. La confiance accordée aux médias traditionnels (radio, presse écrite, télévision), et surtout papier ne tarit pas. Même si dans cette période de confinement, les tendances sont plutôt inversées et les français.e.s se se tournent davantage sur la télévision.

4 ans après nous avons évolué sur le numérique avec une plateforme digitale de qualité, très visitée, une communauté online grandissante. Mais le papier, existe toujours, nous préparons actuellement le 15ème numéro malgré le confinement.

A l’époque, j’avais créé le média Les Sportives pour accompagner une meilleure médiatisation des femmes dans le sport. Et surtout pour enfin asseoir le mot « sportive » dans le langage courant.


Aurélie Bresson ©Marie Lopez-Vivanco


Peux-tu nous raconter ton parcours jusqu’à la création du magazine ?


La création du magazine était à la base fondée sur le manque de médiatisation du sport au féminin. Et pourtant, avec le temps, il m’a fallu attendre 2019, pour me rendre compte et comprendre, que la création de Les Sportives est étroitement liée à mon parcours, tant professionnel que personnel.

J’ai fait des études dans la communication et les médias. Un parcours 100% communication. De l’une de mes options au lycée, jusqu’à mon BAC +5. J’ai eu l’opportunité de découvrir toutes les facettes de la communication lors de mes études, mais également lors de mes stages puis les structures dans lesquelles j’ai travaillé : communication interne, communication de crise, communication externe, histoire des médias, etc. Ce qui me fascinait le plus, c’était la lecture de la presse, les médias en général. J’ai toujours été un petit « rat des kiosques ». Et non un rat de bibliothèque (rires). Et j’ai eu la chance de travailler dans des structures très variées mais complémentaires : banques (annonceurs), clubs, agences de presse, agences de communication, grands événements (Tour de France), ou encore dans le milieu fédéral.

En parallèle, d’un point de vue plus personnel, ma famille est investie dans le bénévolat sportif depuis mon plus jeune âge. J’ai grandi dans une famille dont le cœur bat au même rythme que les associations dans lesquelles elle s’ investit. Encore aujourd’hui je suis très investie dans le milieu associatif sportif. J’ai fait de la gymnastique pendant près de 10 ans. Puis un jour mon père, qui ne me trouvait pas assez « féminine » car j’étais beaucoup en jogging, m’a inscrite à des concours de miss. Je cachais que je faisais du sport, même lorsque je faisais de la chorale, car je ne voulais pas passer pour la « sportive masculine de service ». J’étais adolescente, je me suis faite influencer… Comme si on ne m’avait pas laisser m’exprimer comme « sportive ».


Quelles difficultés as-tu rencontré ?


A l’époque, quand j’ai voulu lancer le média, j’ai tout d’abord eu des remarques comme : « le sport féminin n’intéresse personne, n’est pas vendeur », ou encore « tu es trop jeune pour monter un média d’envergure ». Il est vrai que je rêvais de voir du sport féminin en devanture de kiosque et j’envisageais un tirage à 20 000 exemplaires dès le premier numéro. Ça paraissait fou, mais on l’a fait. Je dis bien « on » car des ami.e.s ont commencé à me trouver un peu folle mais m’ont suivi et m’ont aidé (maquette, créa, ..) Des ami.e.s qui n’étaient pas dans le milieu sportif. Ça a aidé.


Quel est l’axe éditorial ?


La baseline en dit long « des pensées qui courent ». Le magazine n’est pas né pour être un énième magazine féminin dans le rayon... féminin. Mais un magazine de fond qui parle du sport par le prisme des femmes. L’axe éditorial est orienté bien sûr sur des sportives mais surtout sur des idées, des pensées avant tout : faire réfléchir le lecteur.trice par des histoires, des portraits, des sujets inspirants et constructifs. On n’est pas là pour faire du people, ni de l’actualité choc, mais plutôt du contenu immersif et authentique.


Peux-tu nous donner quelques idées de votre prochain numéro ?


Le numéro 15 aura forcément une saveur de confinement, étant donné le contexte. Mais nous aborderons principalement l’arbitrage. Un dossier que nous travaillons depuis quelques mois. Avec des données et des témoignages de personnes incontournables dans le secteur, mais aussi des originalités. Toujours avec un brin d’humour, d’auto-dérision et un certain militantisme bien sûr ;)


Les Sportives est plus qu’un magazine. L’équipe participe à des conférences, propose des articles sur les réseaux sociaux et sur le site internet. Peux-tu nous parler de ces projets connexes ?


Oui on peut dire qu’aujourd’hui Les Sportives est bien plus qu’un média à travers l’organisation de conférences, des contenus spécifiques aux réseaux sociaux, une base de données wikisportive donnant le vertige, l’éducation aux médias, à la mixité et au sport féminin dans des écoles… Ces projets connexes sont arrivés tout naturellement à l’équipe du magazine par rapport à des demandes de lecteurs/lectrices et surtout de sportives. Nous sommes également très attentifs à nos ambassadrices locales et nationales de renoms, qui sont souvent au plus proche du terrain. Et tout cela est complémentaire et fait partie de notre engagement de base : donner de la visibilité aux sportives, et contribuer à faire évoluer les mentalités dans le sport féminin.


Quelle est la prochaine étape pour faire évoluer le média ?


La prochaine étape pour faire évoluer le média, c’est dans un premier temps de le garder lui aussi en bonne santé pendant ce confinement. Puis on ne sait pas encore de quoi sera fait demain.



Pour en savoir plus : https://www.lessportives.fr/

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