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Que faut-il lire pendant ce Tour de France 2020 ? Partie 2

Guillaume Di Grazia. Orage et désespoirs. Mareuil, 2020.

En 2019, Julian Alaphilippe pouvait-il gagner le Tour ? Le journaliste Guillaume Di Grazia, qui suit la Grande Boucle pour Eurosport depuis plus de 20 ans, mène l’enquête. A partir d’éléments connus ou inconnus du public, de témoignages des protagonistes (coureurs et patrons de la course), il nous plonge en immersion dans les coulisses de cette grande machine de plus de 1OO ans, et nous fait revivre le fameux 26 juillet 2019, celui qui va anéantir l’espoir de toute une nation, voir un français succéder à Bernard Hinault sur la plus haute marche du podium. Ce jour commence mal puisque Thibault Pinot, sans doute la plus grande chance française, doit abandonner à cause d’une douleur à la cuisse. C’est la douche froide… Ce sont les pages les plus émouvantes du livre, Di Grazia retranscrit parfaitement l’émotion des journalistes et consultants lorsque Pinot pose le pied par terre puis évoque les retrouvailles avec avec Marc Madiot, le directeur sportif. Elles montrent toute la dramaturgie du sport, qui touche l’Homme au plus profond, qu’il soit sportif, journaliste ou supporter. Mais ce jour-là, un autre événement exceptionnel va changer l’histoire de cette édition. Pour la 2e fois seulement, une étape du Tour n’ira pas au bout. La faute à un orage violent de grêle qui provoque des glissements de terrain. La direction du Tour décide de stopper l’étape au sommet du col de l’Iseran, car en pleine situation de crise, un arbitre a pu chronométrer les arrivées de chaque coureur au sommet. Était-ce la seule solution ? Pour Guillaume Di Grazia, si la direction avait respecté le règlement, l’étape aurait dû être annulé et Julian Alaphilippe aurait dû rester en jaune avec 1’30 d’avance. Rien ne dit que le français aurait gagné le Tour, mais cette enquête formidablement bien narrée donne quelques regrets.


Julien Camy et André Baudin. Côte d'Azur : terre de cyclisme. Editios Gilletta, 2020.

Cette année, le grand départ du départ s’est élancé de Nice. Pour Julien Camy, local de l’étape et passionné de cyclisme, l’occasion était trop belle pour évoquer un territoire qu’il connait bien, et son rapport au cyclisme. Pourtant il a fallu attendre la 3e édition et le 12 juillet 1906, pour voir pour la première fois une étape du Tour de France franchirent les frontières de la côte d’azur, le même jour que la réhabilitation de Dreyfus par la cour de cassation. René Pottier, le futur vainqueur du classement général, arrive en solitaire sur la promenade des anglais, au milieu d’un nuage de poussière. Cette première est un gros succès populaire, et Le Tour restera fidèle chaque année à la Côte d’Azur jusqu’en 1947. Avec ses montagnes, son climat, ses routes escarpées « la riviera s’affirme comme la terre de cyclisme par excellence ». C’est aussi une terre qui a vu naître des grands champions auquel ce livre rend hommage : René Vietto, les frères Lazaridès, Lucien Teisseire, Nello Lauredi, Fermo Camellini… On découvre que ce territoire est une vraie pépinière de champions, composée en partie d’immigrés, souvent italiens. Je ne peux conclure cette présentation sans évoquer que ce beau livre est aussi magnifiquement illustré par des photos d’antan couplées d’archives de l’Auto, Le petit niçois et le miroir du sport. Un plaisir pour les yeux et un Indispensable pour les passionnés !


Entretien avec Julien Camy : urlz.fr/dQ9W


Jeff Legrand et Christophe Girard. Mon Tour 64. 2020.

Juin 1964. Alors que le Général de Gaulle accueille son homologue allemand, le Président Lubke à Metz, les français se déchirent sur un duel à venir : Poulidor contre Anquetil ! Anquetil vient de gagner le Giro, Poulidor a remporté la Vuelta. Deux grands champions pour un seul maillot jaune. C’est sans compter sur l’espagnol Bahamontes. D’autant que tout commence mal pour Poupou qui chute à 1km de l’arrivée de la première étape, et a déjà 20 secondes de retard. Mais les étapes s’enchainent et Poulidor comble son retard et va même jusqu’à avoir 1minutes 15 d’avance sur Anquetil. Mais la malchance conjuguée à ses étourderies, - à Monaco, où il pense avoir gagné mais n’a pas lu le règlement qui stipule que le sprint se fait après un tour complet de stade - lui font perdre un Tour qu'il aurait dû gagner plusieurs fois avant cette étape de Brive-Puy de Dôme, devenue mythique… Anquetil sera le vainqueur, et Poulidor, le Héros. Au delà de l'histoire, le choix de dessins réalistes en noirs et blanc au stylo donnent un coté rétro à l’album pour mieux nous plonger dans les années 60, avec ses chanteuses Dalida et Barbara, les troquets, la passion parfois excessive des français pour le Tour de France, et une immersion totale dans la course, en faisant le choix de se mettre dans la peau du champion. Ce 2e Tome de la série Raymond, est dédié à la mémoire de leur compagnon de route décédé le 13 novembre 2019.

Entretien avec Jeff Legrand : https://urlz.fr/dFFE

David Guenel. Petit-Breton gentleman cycliste. Publishroom Factory, 2020.


Peu de coureurs de la Belle époque sont encore présents dans nos mémoires, Lucien Petit-Breton en fait partie, et grâce au journaliste David Guenel, nous le connaissons encore mieux ! Lucien Petit-Breton, de son vrai nom, Lucien Georges Mazan, a grandi à Buenos Aires et a débuté le cyclisme en Argentine avant de revenir en France pour devenir professionnel. Une carrière couronnée de succès puisqu’il a l’un des plus beaux palmarès d’avant-guerre avec 2 Tours de France. C’est aussi un homme aux multiples facettes, à la fois « photographe éclairé, aviateur, polyglotte, mécanicien hors pair et amoureux des belles lettres ». En revenant sur son parcours, on redécouvre aussi les grandes courses comme le Bol d’or, les 6 jours de New-York, la Course de Huit-jours, Paris-Bordeaux, qui ont marqué l’histoire du vélo. Malheureusement il fera partie des 425 champions nationaux et internationaux morts pendant la Première Guerre au côté de Roland Garros et Emile Maitrot. Très documenté et sourcé, cet ouvrage est indispensable pour se souvenir de Petit Breton mais aussi d’une époque.



Didier Tronchet. Petit traité de vélosophie. Delcourt, 2020.

Auteur de BD à succès, créateur de deux séries d'humour noir durant les années 1980, Raymond Calbuth et Jean-Claude Tergal, Didier Tronchet est aussi un cycliste convaincu et militant. Petit traité de vélosophie célèbre un anniversaire, celui des 20 ans de la sortie de son essai du même nom aux éditions Plon, quand le vélo n’avait guère droit de citer dans les villes. Depuis sa cause a avancé, principalement grâce à la prise de conscience environnementale et de des bienfaits de l’activité physique sur la santé. Dans cet album, Didier Tronchet fait l’apologie du vélo, moyen de transport salvateur, symbole de la liberté mais aussi source de galère : vent de face, crevaison et concurrence motorisée. Avec un brin d’humour et de mauvaise foi, ces 54 planches vous feront revivre des situations connus du quotidien notamment du plaisir de narguer un automobiliste pris dans les bouchons… Avec Tronchet, le vélo semble résoudre tous les problèmes : la guerre, une dispute avec sa femme, le stress au travail, des questions existentielles… Que vous soyez cycliste ou automobiliste, vous vous reconnaitrez dans ces situations et vous refermez ce livre avec le sourire aux lèvres, car l’auteur fait passer ses messages un brin provocateur avec humour et bienveillance. Cet album est le premier volume de la série humoristique de Didier Tronchet « Les petits traités dessinées ». On connait déjà le thème et le titre du second : Footballeur du dimanche. On en sourit d’avance !



Bonus Rétro Laurent Fignon.Nous étions jeunes et insouciants. Grasset, 2009 : urlz.fr/cE7k


Bonus Ciné: « Le roi mélancolique » de Julien Camy : urlz.fr/cjKD

"Darroussin, le visionnaire" : https://urlz.fr/cf3Q

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