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Courir pour rien

Enfermée dans le mutisme suite au décès de sa mère, Elina s’est voulue aussi peu remuante que possible. Ce n’est donc pas un hasard si, après le collège, elle passe tout son temps libre au Jardin des Plantes : assise sur un banc, « elle végète parmi les végétaux ».


Pourtant, un jour, l’envie de courir la prend, comme pour poursuivre ses souvenirs, en quête de cet amour maternel dont elle a été trop tôt privée. Elle reçoit alors les conseils d’un coach improvisé et assez inattendu : une femme en fauteuil, ancienne marathonienne aux jambes rendues inertes suite à un accident. Cette dernière va réapprendre à Elina le goût de la vie en l’invitant à chausser régulièrement les baskets.


Or, la course qu’aime Elina, c’est la course pour rien. Sans chronomètre, sans record, sans classement. Sans vêtement fluo, sans sponsors. Avec son walkman d’un autre temps, boitier volumineux qui déforme la poche de son short.


Si Elina participe finalement à un marathon, ce n’est que pour faire plaisir à son père qui ne parvient pas à la comprendre. Car le marathon est vécu par le personnage comme un produit marketing… bien loin de cette « course pour rien » à travers laquelle elle s’épanouit.

Fanny Chiarello, La vitesse sur la peau, Editions du Rouergue, 2016.

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