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Je parle à un homme qui ne tient pas en place

Spectacle, livre, correspondance, poésie, amitié, danse, réflexion, drôlerie, exploit sportif... "Je parle à un homme qui ne tient pas en place" est un peu tout cela à la fois.

Je parle à un homme qui ne tient pas en place. C'est d'abord un titre savoureux, déclencheur d’une curiosité, le mouvement perpétuel en promesse, un poème à lui tout seul, onze petits mots bien accrochés comme une équipe de footballeurs le dimanche à la sortie du vestiaire. Un titre à rallonge certes, mais finalement trop court... Et en dessous ? On devine un échange surprenant, on espère une correspondance capable de nous ébranler, et on hésite lorsqu'il s'agit d'imaginer le terrain de sport concerné... Il sera gigantesque, le plus grand de tous, l'océan, les océans, un tour du monde en solitaire, celui du navigateur Thomas Coville, seul avec ses doutes et son courage, seul mais si bien accompagné par les mots de son pote, l'acteur Jacques Gamblin.


Je parle à un homme qui ne tient pas en place. C'est surtout le nom d'un spectacle joué dans les théâtres de France depuis 2017. Jacques Gamblin est seul sur la grande scène, dansant, riant, poétisant, bouleversant. L'absent, Thomas Coville, est omniprésent. On suit à la trace son avancée via une petite boule jaune qui roule sur la carte du monde. On écoute les messages jetés chaque jour à la mer, signés « Jac ». Ses mots sont réels, drôles, enthousiastes, aimant et aidant : "Ma joie est de te suivre au millimètre sur ton chemin liquide. Je ne te lâcherai pas !" / "Quelle chance d’avoir une telle profondeur, sous toi et en toi !" / "A quoi rêves-tu toi, à l’autre bout de la mer ?" Et puis un jour, une réponse, une émotion, un choc, une sidération pour le spectateur.

Je parle à un homme qui ne tient pas en place. C'est enfin un livre qui fige, entre autres, cette correspondance jouée sur scène à l'occasion de la quatrième tentative de tour du monde à la voile en solitaire de Thomas Coville, en 2014. C'est un nouvel échec. Encore un. Et alors ? Le record suivra et il n’aurait pas existé sans les ratés qui l’ont précédé. L’ouvrage est aussi une exploration profonde des motivations qui habitent ces sportifs définitivement pas comme les autres. Thomas Coville fait partie de cette classe, de ces hommes qui n'en sont plus vraiment. "Des bestiasses de mec", nos héros, si forts et fragiles à la fois. Forts pas comme nous, fragiles comme nous, alors on croit qu'on leur ressemble et on ne peut pas faire autrement que les admirer.


Jacques Gamblin et Thomas Coville. Je parle à un homme qui ne tient pas en place. Editions Equateurs En plus : "Le philosophe et le marin", une belle rencontre datant d’avril 2017 entre le regretté Michel Serres et Thomas Coville, relatée sous forme d’interview par la plume de Stefan L'Hermitte, à lire via lequipe.fr. Lien : https://www.lequipe.fr/Voile/Article/Le-philosophe-et-amp-le-marin-ou-quand-michel-serres-rencontrait-thomas-coville/1025326

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