Entretien avec Victorien, co-fondateur de Caviar
Nous poursuivons notre périple à la rencontre de ceux et celles qui font les magazines d'aujourd'hui. Après Les cahiers du foot, Supersub et Les Sportives, Ecrire le sport est parti à la rencontre de Victorien, l'un des co-fondateur de Caviar. L'occasion pour nous d’officialiser notre participation à cette superbe revue, puisque dès maintenant vous aurez le plaisir (enfin j'espère) de nous retrouver dans chaque numéro !
Victorien, peux-tu te présenter ainsi que ton parcours ?
Rochelais de naissance, je suis exilé à Aix en Provence pour mes études qui s’achèvent bientôt puisque j’entame ma dernière année de M2 en septembre. Je suis co-fondateur et Directeur de Publication à Caviar Mag’.
J’ai créé Caviar Magazine avec trois amis également étudiants à l’IEP d’Aix en Pce. Les voici : l’aveyronnais Théo, l’auvergnat Tristan, et le montpelliérain au cœur de girondin, Gabriel.
Voilà donc la petite équipe de fondateurs. Néanmoins, sans faire dans le blockbuster américain (ou dans le Shōnen pour les fans de manga), le projet n’aurait jamais vu le jour sans toutes les personnes qui se sont jointes à nous depuis, que ce soit dans la communication, la rédaction, le graphisme, le dessin…Bref, Caviar c’est avant tout, je crois, l’art d’avoir su se réunir autour d’un beau projet et puis de le faire grandir ensemble à présent.
Victorien et Théo
Comment et pourquoi avez-vous créé Caviar ?
Des soirées Champions League sur le canapé, à nos débats interminables, on a toujours aimé déblatérer nos opinions footballistiques, pour le meilleur et parfois pour le pire. Ce football spontané, on l’a toujours aimé. Mais à côté de cela, on était aussi fasciné par la profondeur de ce sport génial, par tous les aspects sociétaux, culturels, philosophiques, qu’il nous permettait d’aborder.
Pour entreprendre et apprendre plus encore sur ces facettes du sport roi, on a donc d’abord créé un blog, aujourd’hui disparu (et que je suis d’ailleurs le seul à regretter…), appelé Lesensdujeu. On y a beaucoup écrit, et surtout on y a fait nos classes. Six mois plus tard naissait une nouvelle envie, celle de faire entièrement de nos mains apprenties un magazine papier. Un bel ouvrage que l’on pourrait brandir fièrement, comme l’étendard de notre football ou en tout cas de la vision qu’on en avait. C’est à ce moment là qu’on a rencontré Tristan, que l’on connaissait d’amis en commun et qui avait suivi un chemin un peu similaire sur un autre site. On a donc décidé d’unir nos forces. Après avoir beaucoup et longuement discuté, nous avons trouvé un nom : Caviar, et une ligne directrice : faire voir le foot autrement.
Le football africain, le foot à la campagne, la géopolitique et la mode. Vos premiers numéros traitent de sujets originaux et peu présents dans les médias. Dans le N°2 Philippe Lafrique, le président du district de la Creuse dit : « Chez nous, le football, c'est beaucoup plus que de taper dans un ballon ». Est-ce cela l’ADN de Caviar ?
Effectivement, c’est totalement cela.
Dans le cadre de notre édition III, je discutais avec Carole Gomez (Directrice du département de Géopolitique du sport à l’IRIS). Pour exprimer toute la portée de son travail, elle me disait qu’utiliser le sport pour parler géopolitique c’était souvent un moyen d’ouvrir une porte sur des sujets aux premiers abords inaccessibles aux non-initiés.
Je crois sincèrement que c’est aussi ce que l’on essaye de faire à Caviar. Le football est un joli pont levis pour accéder à une forteresse culturelle, sociale et intellectuelle parfois un peu fermée. Alors en traitant de ces sujets, on essaye nous aussi d’ouvrir des débats et on espère que l’angle footballistique est un bon point de départ. Mais il n’est pas qu’un point de départ, le football en lui-même est un véritable phénomène social et son étude sous bien des aspects, est extrêmement enrichissante. Nous croyons sincèrement que la grande force du football est son caractère populaire. Il touche tout le monde, quasiment de gré ou de force et est donc de nos jours, simplement inévitable…
Comme Les cahiers du Foot, Supersub et Lucarne opposé, vous avez fait le choix d’un magazine papier. Pourquoi ?
Je dirai que ce qui était d’abord un rêve de gosse est devenu aujourd’hui (et après 4 éditions) un véritable engagement pour faire survivre notre idée de la presse papier. Chaque édition est difficile et on repousse l’horizon chaque trimestre. Mais c’est aussi ce qui nous catalyse. Nous nous efforçons de réussir sur les terres minées d’une presse papier en état de faillite quasi généralisée. Comme l’affirme Eric Fottorino, « La presse papier [et je préciserai « indépendante »] est un combat de rue » et nous avons décidé de prendre part à la bataille.
Le 4e numéro est "Indémodable"
Vous venez de lancer votre nouveau site internet, vous faites des vidéos. Finalement, Caviar n’est pas seulement un magazine papier.
Effectivement, Caviar s’efforce de grandir et on essaye de développer d’autres concepts, sur d’autres plateformes. Notre site internet regorge d’articles géniaux et n’a plus grand-chose à envier aux articles du mag ! Nos rédacteurs sur le web font un travail formidable. C’est une véritable source de satisfaction pour nous. Les vidéos prennent un peu plus de temps mais c’est un domaine qui nous intéresse et qu’on essaiera d’approfondir encore à l’avenir.
Le 4e numéro sur le football et la mode vient de sortir. Quelles sont les grandes lignes ?
Qu’est-ce qu’il y a derrière la tunique des footballeurs ? Comment la mode dessine le football et inversement ? Quelle place occupe la mode dans le football, autant pour les supporters, que pour les footballeurs ? Il y a-t-il des maillots politiques, écolos ? On a pu s’entretenir avec des stylistes, des joueurs de foot, des gens qui travaillent dans les deux domaines. Ils nous ont livré leur vision et leur avis sur cette symbiose entre le textile et le cuir.
En dehors de cela ce quatrième opus est aussi notre première édition sous format mook. Pour cette première nous avons travaillé avec des illustrateurs qui ont donné une très belle patte graphique au magazine. De nombreuse illustrations plus belles les unes que les autres illustrent les pages du magazine. Ce gain de page c’est aussi l’occasion pour nous d’en raconter encore plus sur le ballon rond. En dehors de son dossier principal, le mag’ enquête sur d’autres sujets originaux et raconte même de très belles histoires. On vous laisse découvrir cela par vous-mêmes.
Comme je suis curieux, peux-tu nous dévoiler le thème du prochain numéro ?
A quasiment 3 mois de ce numéro 5 je crois que l’on va attendre un peu…Mais promis, les lecteurs d’ELS seront les premiers informés ! 😉
Pour en savoir plus : https://www.caviarmagazine.fr/