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Entretien avec Donovan Villemonteil, nouvel éditeur chez Hugo Sport

Nous reprenons notre chemin à la rencontre des professionnels de l'édition de sport. Après Salto, Anamosa, Marabout, Mediapop Editions, En Exergue, Mons... nous allons à la rencontre de l'un des géants du secteur, les éditions Hugo Sport. Entretien avec leur jeune recrue Donovan Villemonteil.


Depuis quelques mois, tu as rejoint les éditions Hugo Sport. Peux-tu revenir sur ton parcours et le chemin parcouru pour devenir éditeur dans le sport ?

Après mon bac, je me suis tourné vers une fac d’Histoire. Licence, tout d’abord, puis Master en Histoire Antique à la Sorbonne. J’ai travaillé sur « le statut et la perception des athlètes dans les cités grecques, du VIe au IIe siècle av. J.-C. » – pour celles et ceux que ça intéresse, j’ai pu en parler dans le podcast Passion Antiquités. Comme tu pourras le constater, le sport n’est jamais loin.

À ce moment-là, je voulais encore devenir journaliste sportif. J’ai donc passé les concours, à Lille et au Celsa, mais sans trop y croire. Je ne les ai pas réussis. Avec le recul aujourd’hui, je me dis que je me cherchais encore un peu, d’où mes échecs. Je me suis demandé ce que je voulais faire. J’ai vu une annonce pour un stage en édition pour Quelle Histoire… J’ai été pris, j’ai pu découvrir le métier et ça m’a plu. À la suite de ce stage, j’ai fait un peu de freelance pour la même maison, puis j’ai eu la chance d’intégrer le Master Création Éditoriale Multi-supports de la Sorbonne et de faire une alternance, de signer un CDD puis un CDI… J’ai fait 4 ans chez Quelle Histoire.

Puis, avec la Coupe du monde de rugby et les Jeux olympiques approchants, j’ai envoyé un petit message à Bertrand Pirel, avec qui j’avais déjà discuté et échangé sur le métier, pour savoir si on pouvait discuter et si Hugo Sport cherchait quelqu’un pour venir en soutien sur de futurs projets. Il m’a simplement demandé d’envoyer un CV et tout s’est très vite enchaîné. J’ai rencontré Arthur de Saint Vincent quelques jours plus tard. Et me voilà !

Il y a eu beaucoup de réflexion – qu’est-ce que je veux faire dans 5 ans ? Et dans 10 ? qu’est-ce que j’aime ? qu’est-ce que je peux faire avec mon bagage ? est-ce que je tente un métier passion ? – et beaucoup de chances dans les rencontres que j’aie pu faire. Finalement, mon parcours est assez logique : fac d’histoire parce que j’aime ça, un master en histoire sur un sujet de sport parce que j’aime ça, et l’édition… Parce que j’aime le monde du livre et que je suis très curieux. Beaucoup de réflexion, et beaucoup de chance, je le répète !



Peux-tu nous préciser l’axe édito de Hugo sport ?

Hugo Sport est très présent sur le système de licences – on a des partenariats avec de nombreux clubs de Ligue 1, mais aussi la Fédération Française de Rugby, entre autres. Avec eux, on édite des beaux-livres retraçant leur histoire, mais aussi des calendriers, des agendas, des dictionnaires.

Mais ce n’est pas tout. On est spécialisé en biographies et en autobiographies. Pour n’en citer que quelques-unes, on a publié celle de Duncan Hamilton, Immortel George Best – à mon sens l’une des plus belles biographies sur un sportif jamais écrite ­– celles de Guillem Balague sur Cristiano Ronaldo et Messi, celle de Patrice Evra ou encore de Dan Martin.

Bien évidemment, on est toujours à la recherche de bons projets. On ne se refuse rien, tant que le projet nous plaît.



Peux-tu situer Hugo sport dans le monde de l’édition du livre de sport aux côtés d'autres éditeurs comme Solar, Amphora, Marabout ou Talent Sport ?

Si je dois résumer les lignes éditoriales, je dirai que Solar s’est spécialisé dans les annuels (Livre d’or de l’année) tout en étant porté par les marques L’Équipe et France Football. Amphora est plus proche des professionnels. Marabout se concentre sur les beaux-livres et les bios depuis quelque temps.

Mais ce que je disais à la fin de ma réponse précédente vaut également pour mes confrères : on cherche tous de bons projets à éditer. Je trouve que la concurrence a quand même un effet stimulant : on regarde ce qui se fait ailleurs, on s’inspire. Personnellement, ça me pousse à trouver sans cesse de nouvelles idées ­– certaines sont rejetées, d’autres non. On creuse un peu, on regarde ce qui est faisable… Bref, c’est très stimulant.


Tu as travaillé chez Quelle histoire. L’édition du livre de sport est-elle particulière ?

Déjà, je ne m’adresse pas à des enfants – bien qu’il faille rester très clair et compréhensible. Mais ça reste identique sur de nombreux points. J’ai simplement un peu plus de marge de manœuvre qu’auparavant sur le choix des livres que j’édite.

On travaille sur des délais qui peuvent être serrés sur certains projets, comme c’est le cas pour des livres autour d’événements sportifs, même si on essaie d’anticiper au maximum. Par certains aspects, on se rapproche de la presse écrite.

À côté de ces situations ponctuelles, on a quand même la chance de pouvoir proposer ou de recevoir des projets sur lesquels on va prendre notre temps, que ce soit pour des biographies ou des beaux-livres ; on a la chance de discuter avec des auteurs talentueux et de rencontrer ceux qui nous font rêver. Ce qui est plaisant dans ce métier, c’est que chaque jour est différent.

Néanmoins, l’édition du livre de sport reste difficile en France. L’offre est conséquente. Il faut parvenir à se démarquer.


Hugo Publishing vient d’obtenir la licence pour Paris 2024. Je crois que vous prévoyez environ 30 titres. Peux-tu déjà nous donner quelques pistes des titres qui seront publiés ?

Sans divulgâcher notre programme, je peux déjà annoncer qu’il va y en avoir pour toutes les bourses et pour tous les publics.

Il y aura des cahiers d’activités pour les enfants, qui pourront s’amuser avec les mascottes et les Jeux. On prépare également une série de romans pour les enfants, mais aussi pour les ados, qui auront pour cadre les Jeux olympiques. J’ai pu lire quelques-unes des histoires : elles sont vraiment chouettes. J’aurais adoré lire ce genre de livre quand j’étais plus petit. À travers ces récits, les enfants visiteront les sites, les épreuves, mais aussi l’histoire des Jeux. C’est très bien fait !

Attendez-vous également à des beaux-livres. On y parlera histoire des Jeux olympiques, Jeux Paralympiques… L’objectif est de proposer des photos et des textes de qualités. J’ai la chance de travailler sur l’un d’eux, avec l’un des grands historiens des JO. J’ai hâte de vous montrer tout ça.



As-tu un sujet sportif que tu aimerais éditer : un sport, un événement, une figure ?

J’ai ma petite liste personnelle, à laquelle j’ajoute régulièrement des noms et des idées. Celle-ci, je la garde pour moi et pour Hugo Sport ! Mais, sur un plan personnel et pour répondre à ta question, j’adorerai faire un beau-livre sur les concours antiques : de belles photos des sites et des objets, un peu de texte pour accompagner et expliquer… Un jour, peut-être !


Propos recueillis par Julien Legalle

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