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Samantha, seule au monde !

Alors que la 12e Route du Rhum partira (si le temps le permet) ce mercredi 9 novembre 2022 à 14h15, sortira le même jour au cinéma le documentaire Seule autour du monde, retraçant le Vendée Globe homérique de la navigatrice Samantha Davies en 2020-2021.



Pas le temps de passer par les salles de cinéma pour la skippeuse anglaise puisqu’elle sera sur le pont de son bateau pour cette course mythique qui relie Saint Malo à la Guadeloupe. Chacun son stress du départ. Au réalisateur Edouard Mauriat celui des écrans et des premières projections, à la navigatrice celui des vagues et des vents de l’Atlantique.

En tout cas, espérons qu’il ne lui arrive pas les mésaventures qu’elle connut lors de cette dernière course autour du monde. En effet, le 2 décembre 2020, dans les 40e rugissants, alors qu’elle occupe la 11e place, son bateau heurte violemment un objet flottant non identifié. Le drame était tout proche. La structure comporte des fissures, impossible de continuer ainsi. En accord avec son équipe, elle décide de s’arrêter à Cape Town pour faire réparer son bateau en cale sèche. Mise hors course (le Vendée Globe doit se faire en totale autonomie), elle décide quand même de repartir, l’appel du large certainement, mais surtout ce combat qu’elle soutient tout au long de son périple avec son bateau Initiatives Cœur, sauver de jeunes enfants malades du cœur. Samantha Davies ne s’est jamais arrêtée de filmer. Seule autour du monde relate cette odyssée.


©Vincent-Curutchet


L’idée de ce film est venue en 2019… au cinéma après la projection du beau documentaire Maiden sur Tracy Edwards, première skippeuse à diriger un équipage entièrement féminin autour du monde en 1989. Samantha Davies témoignait à l’issue du film. Le réalisateur et son frère, producteur, qui y assistaient, ont tout de suite pensé à ce projet où elle pourrait transmettre cette passion qui l’anime sur les mers du monde entier. « Nous voulions proposer au public 1h20 de vérité et de sincérité. » La navigatrice a tout de suite adhéré à ce désir qui devait mettre en avant le caractère humain et sensible de sa voile.

Ils ont donc travaillé en amont pour identifier avec elle les moments clés de la course à capturer, la régularité avec laquelle elle devait se confier à la caméra, ses instants magiques sur l’eau et ses sources de motivation. Le film embarque ainsi le spectateur pour une aventure en immersion totale avec Samantha, dans son bateau, au gré des vents, des vagues, des larmes, du soleil, des poissons volants, de la plénitude, des bonheurs et de la peur aussi… Le réalisateur n’oublie pas l’équipe au sol qui suit la course de Samantha, la conseille, la guide tout en étant totalement impuissant quand arrive l’accident. On pourrait alors penser à cette phrase que l’on accole souvent au cyclisme, « un sport solitaire qui se court en équipe ». Dans ce film, elle prend tout son sens.


©Eloi_Stichelbaut Polaryse


Le travail de montage fut colossal parmi la centaine d’heures de rush avec laquelle Samantha est revenue à bon port. On regrette juste de ne pas avoir parfois un peu plus de poésie pour ressentir cet air du large, ces embruns sur le visage, ces moments d’extases vécus en course et qui ne peuvent passer par les mots. Un peu plus de cinéma et un peu moins de témoignages. Le film reste cependant une œuvre unique sur un univers fascinant et difficile d’accès. Quand elle visionna le film pour la première fois, Samantha Davies fut heureuse « de voir qu’il montrait vraiment ce qu’était mon Vendée Globe ». Il n’y aura pas de meilleur compliment.


Julien Camy


Seule autour du monde d’Edouard Mauriat, sortie le 9 novembre

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